5つ星のうち5.0Trois oeuvres majeures de Hindemith admirablement interprétées par Abbado et le Philharmonique de Berlin
2016年5月26日にフランスでレビュー済み
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Hindemith avait créé une théorie lui permettant de définir une polarité dans sa musique, équivalent moderne de la tonalité. ET effectivement, sa musique sonnr « tonale » à nos oreille. Il serait passionnant – amis hors de propos ici – de comparer les principes posés par Hindemith pour créer une musique « tonale » au XX° Siècle et ceux posés par Schoenberg pour créer une musique atonale.
MATHIS LE PEINTRE, SYMPHONIE
Comme Berg avec Lulu, Hindemith a tiré de son opéra Mathis le peintre (qui évoque Grünewald) uns suite d’orchestre formée de trois pièces qu’il intitula ‘symphonie ». Ils suivent le plan classique vif/lent/vif.
Le premier mouvement « Concert des anges » (9 minutes) ne sait pas résister aux sollicitations de son titre et tisse un contrepoint serré mais léger et aérien, avec deux thèmes principaux. Le second mouvement « mise au tombeau » (5 minutes) est mélodique, avec une section centrale aux cuivres. La troisième section, la plus complexe, « Tentation de Saint Antoine (13 minutes)»est formée de sections d’écriture, de tempi et de caractères variés. L’écriture est d’une grande fermeté.
NOBOILISSIMA VISIONE
Nobilissima visione est une suite orchestrale tirée du ballet homonyme composé en 1937 d'après les fresques du peintre Giotto dans la chapelle de Santa Croce à Florence.
Introduction et rondo. Cette belle musique à la forme transparente n’appelle pas de commentaire particulier.
Marche et pastorale. La Marche, chez Hindemith, n’a rien à voir avec les chefs d’œuvre ‘verticaux’ écrits par Prokofiev. Chez lui, elle est combinaison polyphonique de courts motifs rythmiquement articulés. ON conçoit que la marche puisse progressivement s’infléchir vers ‘quelque chose’ d’autre par évolution de ces motifs et de leur rythmique. C’est ainsi qu’Hindemith réalise l’improbable transformation d’une marche en une pastorale.
Passacaille ; Voilà Hindemith à son affaire dans cette forme éminemment contrapuntique dont J.S. Bach nous a donné l’impérissable chef d’œuvre. Le thème est énoncé aux trombones fortissimo. Hindemith ne se prive pas de sonores tutti d’orchestre, semblant clamer sa joie de mordre la « dure noix du contrepoint » (Heinrich SCHÜTZ) alternant avec des passages plus analytiques, où nous entendons crisser les dissonances que permet la théorie tonale d’Hindemith.
METAMORPHOSES SYMPHONIQUES SUR DES THEMES DE WEBER.
IL ne s’agit pas de thème et variations, où le(s) thème(s) de Weber seraient exposé(s) dans la première section et varié(s) dans les suivantes. Chaque section « métamorphose » plusieurs thèmes. Il faut noter que le langage néo-tonal d’Hindemith assimile naturellement le langage tonal romantique de Weber, plus facilement que par exemple la chanson populaire dans le Septuor de Schoenberg voire le choral de Bach dans le Concerto pour violon de Berg (ceci ne constituant évidemment pas une critique de ces œuvres). Chacune des métamorphoses dure 4 minutes environ, sauf la deuxième, « Turandot Scherzo », qui en dure sept. La fusion stylistique est très réussie et l’œuvre est réellement agréable à écouter.
INTERPRETATION
Abbado à la tête du Philharmonique de Berlin nous donne une version exemplaire, très transparente et expressive de ces œuvres parfois touffues. La prise de son est de bonne qualité.