Mozart écrivit de la musique sacrée tout au long de sa vie, y compris des pages que l'on peut estimer secondaires au regard de chefs d'oeuvres comme le « Requiem » ou la « Grande Messe en ut mineur », mais qui n'en sont pas moins séduisantes voire audacieuses.
Hormis le « Te Deum laudamus » KV 141 rédigé à treize ans et décalqué d'un opus de Mickaël Haydn, la plupart des oeuvres entendues sur cet album datent de 1776. Une année où l'adolescent salzbourgeois conçoit les offertoires « Inter natos mulierum » et « Venite populi », ainsi que cette imposante « Missa Longa » KV 262 dont les polyphonies abruptement entrelacées ne manquent pas d'impressionner.
Le sublime et extatique « Ave verum Corpus » nous renvoie à l'ultime année 1791 et livre en quarante-six brèves mesures l'expression de la ferveur la plus sincère.
Enregistrés en l'église paroissiale de Bad Tölz en juillet 1990, les petits chanteurs du Tölzer Knabenchor se jouent des redoutables difficultés contrapuntiques d'un Mozart qui n'était guère plus âgé qu'eux quand il les composa.
Les parties de soprano et d'alto sont également tenues par deux jeunes solistes du choeur d'enfants bavarois que dirige expertement Gerhard Schmidt-Gaden depuis 1956.
Les instrumentistes des European Baroque Soloists patinent ces interprétations d'un agréable vernis à l'ancienne.
Je ne connais pas de plus plaisante invitation que ce disque pour découvrir cet arrière-plan du catalogue mozartien.